Bonjour à tous !
Aujourd’hui, je reviens pour vous parler d’une excellente lecture que j’ai terminée il y a déjà un petit moment : Le chevalier à la canne à pêche, le premier tome de La saga de l’Antévers écrite par Guilhem. Ce nom vous dit quelque chose ? C’est normal si vous suivez ce blog régulièrement : j’ai en effet chroniqué l’année dernière La plante verte, le premier tome d’une autre série de Guilhem, Le cycle du Rézo. Quand il est venu me parler de sa nouvelle saga bad fantasy (comme il dit, « de la fantasy sombre qui ne se prend pas au sérieux » ), j’ai immédiatement été enthousiasmée par le résumé… et j’ai en effet passé un super moment de lecture avec Le chevalier à la canne à pêche. Je vous raconte ?
[C’est une histoire de gnomes, de morts-vivants, de revenants cycliques, d’anges, d’humains, de vampires. Une histoire de violence et de guerre, dans un monde magique déchiré par un conflit ancestral. Les forces de la lumière, l’Elysée, contre les forces des ténèbres, les Tartares ; l’Archange tout-puissant et ses angelots kamikazes contre l’Oracle interrogateur de futur et ses harpies. Pendant ce temps, un groupe de compagnons atypiques cherche à se reformer malgré les obstacles, pour enfin mener à bien sa mission. Et roule le tonnerre de la vie et du cycle de la guerre, alors que marchent ni bons ni méchants, juste… étants.]
Le chevalier à la canne à pêche est difficile à décrire ; je dirais donc pour faire simple que c’est le récit d’une aventure à la fois épique et dingue, pleine de fantaisie et de piquant – et qui a tout pour plaire : monde foisonnant, personnages originaux, écriture plus que prenante… De mon côté, j’ai lu ce livre par à-coups, en faisant des pauses irrégulières sur une super longue période, et même s’il n’y a rien de tel pour se perdre dans un univers dense comme celui qui se développe ici… eh bien, jamais je ne me suis égarée en reprenant ma lecture ! Mieux, j’avais systématiquement plaisir à y revenir : j’attendais avec impatience le moment où, quand l’occasion se présenterait, je pourrais me replonger dans cette histoire et me relancer dans son intrigue hyper bien ficelée. Parce que oui, en plus d’être agréable à découvrir, le tout se tient très bien – ce qui est d’autant plus satisfaisant que ce tome 1 est parfaitement bouclé, sans incohérence ni question cruciale en suspens, tout en ouvrant fort bien la voie à un tome 2 prometteur.
Et c’est tant mieux, parce que j’ai terriblement hâte de retrouver ce monde… et ces personnages ! Tous sont creusés, complexes et… surprenants – c’est le moins qu’on puisse dire. Entre le sage zombie qui parle en vers, le garçon pêcheur maudit par une truite-garou, le revenant qui change régulièrement de forme et l’ours-nandi si savant qu’on le surnomme le Prof – ceux-ci ne représentant qu’un échantillon des personnages hauts en couleurs de l’Antévers – on ne risque pas de s’ennuyer à la lecture ! Ici, on est dans de la parodie de fantasy, mais sans être non plus dans le pur exercice de style : je n’avais jamais lu quelque chose comme ça, et c’était tellement bien que je regrette d’avoir dû attendre aussi longtemps ! Sans avoir jamais lu Terry Pratchett (malgré les incitations répétées de ma sensei Adlyn), je dois dire que c’est un peu comme ça que j’imagine sa fantasy : insolente, riche et ambitieuse, ne se contentant pas, malgré un humour bien présent (que ce soit dans les paroles des personnages ou dans les situations délirantes), de survoler ses sujets.
Je m’avance peut-être un peu avec cette comparaison ; et certes, Le chevalier à la canne à pêche n’est pas exempt de défauts… mais pour une fois, ce sont des défauts que je suis toute prête à oublier ! Rares sont les livres qui m’ont autant enthousiasmée, dont j’avais tant plaisir à retrouver les pages : même si j’ai trouvé certaines tournures de phrases un peu en-deçà, même si c’était parfois un peu trop vulgaire à mon goût, et même si le tout peut paraître un peu fouillis à un œil extérieur (alors qu’en vrai ça se tient tellement bien)… eh bien je lui pardonne tout ! Parce que l’intrigue déchire et que le rythme est totalement maîtrisé. Parce que les scènes d’action sont badass et menées tambour battant, parce que le tout est à la fois rafraîchissant et intéressant, parce que l’univers est riche et immersif, parce qu’on ne voit pas le temps passer et parce qu’on ne se perd jamais malgré les nombreux personnages qui se promènent un peu partout séparément. Parce que c’est à la fois épique et fun : en un mot, divertissant au possible.
Et en fait, c’était tout simplement pile ce dont j’avais envie, ce qui fait que j’en garde, plusieurs mois après l’avoir terminé, le souvenir réjoui d’une lecture jubilatoire (comment ça ça se sent dans la critique ?). Nice job, book. Et surtout, nice job, Guilhem ! (et merci encore pour ta patience).
> Guilhem – La saga de l’Antévers, tome 1 : Le chevalier à la canne à pêche – ELP Éditeur, disponible ici.