[bilan] septembre 2016

Salut le monde !

Quelques nouvelles de mon mois de septembre, qui a été plutôt chargé IRL mais malheureusement un peu décevant au niveau du blog – je vous propose néanmoins de retrouver comme chaque mois les mini-chroniques de mes lectures hors-challenge, et un petit bilan sur la liste des titres un livre | un pays !

Ce mois-ci, je n’ai lu qu’un livre pour le challenge : L’hibiscus pourpre, de Chimamanda Ngozi Adichie. Une très bonne lecture d’ailleurs, après laquelle j’ai enchaîné avec Moi, le suprême, d’Augusto Roa Bastos. Ce pavé paraguayen commençait bien… mais s’est vite avéré particulièrement complexe, et m’a laissée un peu sur le carreau. J’espère trouver l’énergie de le reprendre prochainement, mais je dois avouer que je me suis facilement laissée distraire par d’autres livres empruntés en bibliothèque ou nécessaires à mes cours (parce que oui, maintenant que j’ai commencé mon master Littérature de jeunesse, il faut que je bosse un peu !). Par ailleurs, j’ai ce mois-ci encore une fois bien avancé dans ma liste de titres : nous en sommes à 254 livres issus de 167 pays (soit 28 titres de 15 nationalités de plus, à peine une trentaine à ajouter pour compléter le planisphère !).

En plus de ma lecture un livre | un pays, j’ai pu en septembre découvrir le travail de Benjamin et Caroline Karo avec le premier tome de leur diptyque 94, La sixième corde, dont vous pouvez retrouve la chronique ci-dessous. J’ai également, et ce pour la deuxième année consécutive, été bénévole au festival littéraire Livres en Vignes, et bien que ça n’ait pas de rapport direct avec le blog j’ai envie de vous en parler un peu. C’est après avoir réalisé un stage auprès de l’organisatrice de Livres en Vignes en 2015 que j’ai eu l’occasion alors de participer à la manifestation à proprement parler ; une très bonne expérience, que j’ai renouvelée avec plaisir cette année. Mais Livres en Vignes, qu’est-ce donc ? Il s’agit en fait d’une fête du livre sur deux jours (cette année les 24 et 25 septembre), qui se déroule dans le cadre très agréable du château du Clos de Vougeot en Côte d’Or et rassemble une centaine d’auteurs et une vingtaine de petits éditeurs qui viennent présenter leur production (des éditeurs régionaux et des éditeurs jeunesse – les autres auteurs sont invités individuellement et installés aux stands des libraires). Cet événement a pour particularité d’avoir une thématique en plus de la littérature générale : comme son nom l’indique en partie, il valorise également la littérature sur le vin, la gastronomie et l’art de vivre, qui est mise à l’honneur dans des animations et des tables rondes dédiées. Difficile de vous décrire avec précision quelle était ma mission en tant que bénévole au sein de l’équipe organisatrice : autant dire qu’il s’agit d’une fonction multitâches, et que l’on finit par se contenter de répondre aux besoins quand ils se présentent (et je peux vous dire qu’il y a de quoi faire, entre les transports, les hôtels et les restaurants à gérer, les auteurs à accueillir, les conférences à organiser, les visiteurs à orienter…). J’ai donc passé mon week-end à courir dans tous les sens avec mes collègues organisateurs… mais ça en valait bien la peine ! En effet, c’est un salon à l’ambiance très conviviale, qui permet de faire de belles rencontres, notamment avec les auteurs, et qui mérite qu’on vienne y faire un tour : le programme est riche, les écrivains présents représentent un large échantillon de la production littéraire (cela allait pour cette édition de Bernard de la Villardière à Violette Cabesos en passant par les auteurs des éditions pour la jeunesse Âne Bâté ou Les Petits Platons…). Si je dois vous donner quelques recommandations de lectures suite à ce salon (parce que oui, on essaie de lire un peu les livres des auteurs que l’on reçoit), je ne peux que vous conseiller Les jonquilles de Green Park de Jérôme Attal et Entre toutes les femmes d’Erwan Lahrer (je détaille tout ça dans mes mini-chroniques ci-dessous – et en plus ces auteurs sont particulièrement sympathiques). Si vous connaissez Livres en Vignes et y êtes déjà venu(e) / avez déjà envisagé d’y aller, n’hésitez pas à me le signaler en commentaire, ça fait toujours plaisir ! Et sinon, j’espère ne pas vous avoir trop ennuyés avec ma petite propagande.

Chose promise, chose due ; je vous invite à retrouver mes (deux) chroniques de septembre ci-dessous, en cliquant sur les couvertures, et je vous laisse avec mes mini-chroniques hors-blog !

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¤ Le garçon au sommet de la montagne, de John Boyne ¤

A l’aube de la Seconde Guerre mondiale, Pierrot vit à Paris avec ses parents, ignorant tout des nazis. Devenu orphelin, il est envoyé chez sa tante Beatrix, en Allemagne, dans une maison au sommet d’une montagne. Mais ce n’est pas une maison ordinaire : le Berghof est la résidence d’Adolf Hitler, et Pierrot va découvrir là un autre monde, fascinant et monstrueux. C’est après avoir lu plusieurs avis positifs sur ce livre que je me suis laissée tenter à la bibliothèque : résumé prometteur, paru chez Gallimard Jeunesse, il avait tout pour plaire… mais je n’en ai été que plus déçue, malheureusement. Tenue à distance du personnage de Pierrot par la narration et de longues ellipses dans son histoire, je n’ai tout simplement pas été convaincue par l’intrigue du roman. En effet, dans l’incapacité de suivre le cheminement des pensées de Pierrot ou de comprendre ses choix, je l’ai trouvé somme toute plus caricatural que crédible… et cela s’est répercuté sur mon appréciation du récit, centré sur ce jeune homme et son parcours initiatique. Bien dommage, alors que le sujet était frappant et les autres personnages attachants.

Téméraire, Tome 1 : Les dragons de sa majesté par Novik¤ Téméraire – tomes 1 à 5, de Naomi Novik ¤

Alors que les guerres napoléoniennes font rage, le jeune capitaine Will Laurence fait une découverte qui va changer le cours de sa vie. Son vaisseau vient en effet de capturer une frégate française et sa cargaison : un oeuf de dragon très rare. Les dragons sont utilisés dans les combats aériens par la plupart des nations. Mais celui que va découvrir Will n’est pas tout à fait comme les autres… Ainsi commence l’histoire d’une amitié indéfectible entre le fabuleux dragon Téméraire et son pilote. Ensemble, ils vont devoir apprendre les tactiques périlleuses de la guerre aérienne, car la France, dirigée par un Bonaparte plus audacieux que jamais, rassemble ses propres créatures pour transporter ses troupes sur le sol britannique. Téméraire est peut-être bien ma plus chouette découverte du mois : cette série minutieusement construite, à l’allure de chronique militaire mais intégrant des dragons à son Histoire des XVIIIème et XIXème siècles, m’a totalement conquise – et ayant sans vergogne emprunté le plus de tomes possible, je les enchaîne depuis début septembre sans m’en lasser. Après un premier tome des plus originaux, qui nous installe sans souci dans un univers alternatif où les guerres napoléoniennes se jouent notamment à dos de dragon, j’ai pu apprécier la variété et l’intensité que Naomi Novik a su insuffler aux opus suivants. Les péripéties se suivent et ne se ressemblent pas (trop), et on ne peut que s’attacher à Téméraire si érudit et avide de justice, à son capitaine Laurence (toujours honorable, un peu moralisateur et conservateur parfois, mais inspirant un respect bien mérité), aux autres dragons qu’ils croisent sur leur route et aux aviateurs qui partagent leur quotidien. Au-delà d’une simple saga de fantasy, Téméraire permet de réenvisager des enjeux majeurs : mouvement abolitionniste, émancipation des femmes… et de se pencher aussi sur quelques questions éthiques et scientifiques. Une bien belle saga que je vous recommande pour sa « créativité rigoureuse », si l’on peut dire, grâce à laquelle se mêlent harmonieusement inventivité et crédibilité (et ce n’était pas forcément gagné, avec des dragons au programme !).

Afficher l'image d'origine¤ Les Fils de l’air, de Johan Héliot ¤

1791, le destin de la France a basculé. Louis XVI s’est réfugié aux États-Unis, où, avec l’inventeur du ballon dirigeable, il fonde une compagnie de transport aérien. Très vite, les ballons se multiplient dans le ciel de l’Amérique, et donnent des envies de conquête… Les hommes ont soif de pouvoir ; les Fils de l’air mettent le monde à leur portée. Deuxième déception ce mois-ci, avec cette uchronie (récit se déroulant dans une réalité historique alternative : et si Louis XVI avait pu s’enfuir de France au lieu d’être arrêté ?) que j’attendais pourtant d’avoir l’occasion de lire avec impatience. Si la narratrice Charlotte, fille du roi et de Marie-Antoinette, fait un joli personnage féminin, intrépide et plutôt indépendant, j’ai été déçue par les autres protagonistes que j’ai trouvés un peu survolés. De même, si la première partie de l’histoire, plutôt axée sur l’évasion de la famille royale et le processus scientifique de création des ballons, m’a d’autant plus plu que j’ai toujours été fascinée par l’aéronautique, j’ai beaucoup moins accroché à la suite. Peu convaincue par les personnages, je n’ai pas été aussi sensible que je l’aurais voulu à leurs aventures, pourtant audacieuses et pour le moins originales. J’en attendais peut-être un peu trop de ce livre, qui ne m’a laissé qu’un souvenir en demi-teinte.

¤ Harry Potter – tomes 1 à 7 + Nouvelles de Poudlard, de J.Afficher l'image d'origineK. Rowling ¤

Grande fan de Harry Potter, comme j’ai pu le mentionner le mois dernier, j’ai profité de septembre pour rester dans l’élan de Harry Potter and the Cursed Child et relire les sept tomes de la saga – un plaisir toujours renouvelé, je remarque toujours de nouvelles choses à chaque relecture, j’aime, j’adore, enfin bref vous m’aurez comprise. Petit bonus, j’ai craqué à peu près au niveau du tome 4 pour les trois petits recueils publiés par J.K. Rowling avec Pottermore : Poudlard – Le Guide Pas Complet et Pas Fiable du tout, Héroïsme, Tribulations et Passe-Temps Dangereux et Pouvoir, Politique et Esprits Frappeurs Enquiquinants. Verdict ? Si ils ont le mérite de rendre accessibles des textes inédits (en plus de ceux originellement parus sur Pottermore), ces recueils restent un peu pauvres en contenu. Bon, il suffisait de mentionner Lupin pour que je veuille en savoir plus, et avoir enfin accès à une description de la salle co’ des Poufsouffle fait plaisir, mais je reste un tout petit peu sur ma faim… sans pour autant me plaindre tout à fait : je ne m’attendais guère à plus et je suis toujours ravie d’avoir des nouvelles du monde des sorciers !

Afficher l'image d'origine¤ Carmilla (V.O.), de Joseph Sheridan Le Fanu ¤

Dans un château de la lointaine Styrie, au début du XIXème siècle, vit une jeune fille solitaire et maladive, Laura. Lorsque surgit d’un attelage accidenté près du vieux pont gothique la silhouette ravissante de Carmilla, une vie nouvelle commence pour l’héroïne. Une étrange maladie se répand dans la région, tandis qu’une inquiétante torpeur s’empare de celle qui bientôt ne peut plus résister à la séduction de Carmilla… Première lecture pour mon master (pour mon cours de littérature irlandaise, plus précisément), Carmilla est une novella gothique, pionnière des récits « vampiriques », qui se lit très facilement en version originale. Assez brève, elle emprunte à Laura sa voix (sous forme de journal intime) pour raconter ce coup de foudre fatal entre cette jeune fille pure et sa nouvelle amie, l’étrange étrangère Carmilla. Aussi envoûtant que son personnage éponyme, le texte offre des descriptions très visuelles, qui nous transportent dans une région isolée, mais aussi de belles possibilités d’interprétation. Tout en suggestion, Carmilla peut aussi bien raconter une simple histoire de vampire qu’être la chronique implicite d’un amour interdit, dans une époque victorienne qui conçoit l’amour et la sexualité de façon bien puritaine. À vous de voir !

(JPG)¤ Love, de Serge Perez ¤

Pas toujours marrant les vacances quand on se retrouve à la maison avec un père qui passe sa vie devant son ordinateur, une mère partie vivre ailleurs pour on ne sait trop quelles raisons. Et en guise de loisirs, la seule perspective de donner un coup de main pour entretenir le matériel de la base nautique. Et puis un jour il y a Gaëlle. Et là, ça change tout parce qu’un premier amour ça vous donne des ailes. Lu dans le cadre de mon séminaire de littérature de jeunesse, Love m’a laissé un léger sentiment d’inachevé. En effet, sa fin abrupte m’a laissée un peu désappointée, après une lecture pourtant fluide et intéressante. L’histoire est toute simple, et aborde des thèmes chers à la littérature adolescente – relations avec les parents (et notamment ici, le père, puisque la mère est absente) premier amour, première fois… et le tout vu par un garçon, pour changer un peu – de façon très naturelle. Le style est parlé, sans tabou, avec un petit quelque chose de très authentique dans la voix de Fred, le héros. Une jolie lecture en somme, mais sans plus pour moi.

¤ Les jonquilles de Green Park, de Jérôme Attal ¤

Septembre 1940. Tommy vit avec ses parents et sa grande soeur Jenny, alors que débutent les bombardements allemands sur Londres. Tommy et ses copains se passionnent pour les super-héros : Superman, Buck Rogers et… Winston Churchill. L’aventure ne serait pas la même sans deux petites frappes : Nick Stonem et Drake Jacobson, aussi vilain que sa jumelle, Mila, est belle. Dans un Londres en lambeaux, ces jeunes adolescents vont se créer leurs propres histoires et se perdre dans les brumes et le fracas d’une ville enflammée. Mais fêter Noël et revoir les jonquilles en avril restent la plus belle des résistances. Ce livre est de ceux qui vous marquent par la poésie de leurs formules, par la pureté et la justesse des images qu’ils font naître de leurs mots. Tranche de vie tout en finesse, Les jonquilles de Green Park m’a touchée, et emportée aux côtés de ses héros : Tommy est attachant, son père captivant, son copain Oscar touchant de maladresse… Avec ses mots d’adolescent, Tommy nous raconte l’espoir au coeur de la guerre, alors que celle-ci fait irruption dans les plus précieux moments du quotidien et remet tout en perspective. Une jolie lecture tout en simplicité, que je vous conseille sans hésitation, pour un peu de beauté dans ce monde de brutes !

Afficher l'image d'origine¤ Entre toutes les femmes, d’Erwan Lahrer ¤

Sur les ondes, chaque semaine, elle est La Voix, magnétique conteuse adulée par tous les sujets de l’empire. Le reste du temps, Cybèle Ibarruri traverse l’existence avec une insouciante gaîté. Jusqu’à ce qu’un inconnu soit assassiné sous ses yeux alors qu’il lui remet une lettre lui enjoignant de raconter l’épopée d’Arsène Nimale. Cet homme, lit-elle, faillit changer le cours de l’Histoire quatre siècles plus tôt, juste avant la Grande Catastrophe. Pourquoi alors n’y a-t-il aucune trace de lui dans les livres ni sur le réseau ? Pourquoi un petit groupe s’active-t-il en cachette de l’impitoyable pouvoir impérial pour écrire son destin et retranscrire son message ? Et surtout, Pourquoi Cybèle a-t-elle l’impression, en s’emparant de l’intrigue, que sa vie bascule ? De tous les romans présentés à Livres en Vignes, je n’aurais jamais pensé repartir avec celui-ci… et pourtant, comme cela aurait été dommage de passer à côté ! Récit d’anticipation mâtiné de roman noir et de réflexion politique (et philosophique), Entre toutes les femmes m’a emportée dans un monde de « pourquoi » où l’on ne cesse de se remettre en question (je peux vous assurer que je ne réfléchirai même plus de la même façon, c’est dire l’impact de ce livre). Deux personnages se croisent et s’entrecroisent, jusqu’à brouiller les frontières de l’espace et du temps : d’un côté Cybèle, impliquée sans l’avoir vraiment cherché dans une intrigue qui la dépasse, et de l’autre Arsène, charismatique et intrigant personnage du passé qui semble pourtant redevenir étonnamment d’actualité. Qui était Nimale ? Qui est Cybèle ? Virtuose des mots, l’auteur nous offre un récit où rien ne semble laissé au hasard : au-delà des protagonistes inextricablement liés, il parsème son texte de clins d’oeil, de références qui apportent une valeur ajoutée à la narration. Un roman ciselé, qui donne à penser et tient en haleine jusqu’à la toute fin : un bien beau coup de coeur !

Ce sera tout pour le mois de septembre, un peu mitigé mais qui m’a aussi offert de belles découvertes, et qui a été un peu plus littéraire tout de même que ce qui s’est vu sur le blog (festival et master obligent, sisi c’est presque une bonne excuse) ! Merci de votre suivi continu alors que je poste peu ces derniers temps, je vais essayer de reprendre le rythme et mon objectif d’octobre est de compléter la liste un livre | un pays, si possible. Alors on y croit, et je vous souhaite un superbe début d’automne, avec tout ce que cela devrait comporter de belles feuilles (littéraires bien sûr). See you in October !

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