[aparté] #bbenlivre – du sexe dans les romans jeunesse

Salut le monde !

[ceci est un article écrit dans le cadre du OFF de Booktube et la Blogo en Livre (plus d’infos à la fin) – j’en profite pour tester un format « discussion » en partant de l’exemple d’un livre pour avoir vos avis sur un thème. Enjoy !]

Il y a quelques temps, j’ai discuté avec les copains de la team Scriptonite (une émission de radio consacrée à la littérature de jeunesse et à la pop culture, c’est cool, allez voir) du roman Comment (bien) rater ses vacances d’Anne Percin. On papotait gaiement quand soudain, un point a été soulevé par l’amie qui nous avait présenté le livre : ce roman écrit sous forme de journal intime parlait d’adolescence, et même d’amour à un certain moment… mais pas de sexe. Ou du moins, pas clairement, ou pas comme un ado en parlerait. Bon. Je n’ai pas lu le livre d’Anne Percin, je serais donc bien dans l’embarras si on me demandait d’exemplifier mon propos. En revanche, j’ai lu pas mal d’autres romans jeunesse, et force est de reconnaître que le sexe, ça semble être encore un tabou bien vénère. Et c’est pas nouveau !

Pour toujours par Blume

Pour mon master, j’ai eu l’occasion cette année de réaliser une étude de réception sur Pour toujours de Judy Blume. Ce roman est sorti en 1975 aux États-Unis et en 1986 en France (à l’École des Loisirs), et il a fait scandale à sa parution. Mais qu’est-ce que c’est-y qu’ça raconte donc pour déclencher un tel tollé, me demanderez-vous. Pour toujours, c’est le récit de l’histoire d’amour de Kath et Michael, 17 ans tous les deux, de leur rencontre à leur rupture en passant par la découverte de leurs sentiments et de la sexualité. Et de fait, ça parle de sexe, et ce sans faux semblants : ça parle de contraception, de fail de la première fois (mais aussi d’expériences plus satisfaisantes par la suite), de masturbation, de désir… Bref, c’est résolument moderne et étonnamment réaliste, surtout pour l’époque et le public visé (à partir de 12 ans à peu près).

Il est intéressant de noter que Pour toujours est le produit d’un contexte bien particulier aux États-Unis : au moment où il sort, la contraception pour tous n’est autorisée que depuis 3 ans, l’avortement (évoqué dans le livre) depuis 2 ans… Ces avancées sont donc encore toutes récentes et le débat est toujours vif, ce qui impacte la réception. Il est crucial aussi de souligner la différence de réception entre beaucoup d’adultes (parents ou libraires/bibliothécaires notamment) et le public-cible, c’est-à-dire les ados. Quoiqu’il en soit, la réaction du côté des plus âgés… eh bien moi j’appelle ça du bashing à ce niveau-là. Concrètement, le livre fait partie du top 15 des livres les plus censurés aux États-Unis en 1990-1999 ET en 2000-2009 (on peut raisonnablement penser qu’il en sera sûrement à peu près au même point dans le classement 2010-2019), il a été banni de moult bibliothèques et a été accusé de tous les maux par des associations de parents outrés (par exemple et sans surprise dans la Bible Belt, région très religieuse du Sud-Est des États-Unis).

Et pourtant, quand on regarde les avis des lecteurs, ce qui pourrait sembler l’évidence s’impose : un roman où la sexualité est traitée comme une chose normale et que l’on peut vivre sans être puni(e) (par une grossesse, par un malheur culpabilisant)… eh bien ça intéresse les ados ! Pour toujours est devenu un livre de référence pour les jeunes de son époque : l’histoire de Kath et Michael, que les adultes l’autorisent ou non, a fait le tour des classes et s’est ancrée dans l’imaginaire collectif de toute une génération, s’intégrant à un pan de culture « cachée » aux adultes. En apportant aux lecteurs (et encore davantage aux lectrices) des informations qui leur manquaient parfois cruellement, en dédramatisant l’acte sexuel avec naturel et réalisme, en esquivant les pudeurs ou le moralisme qui encadrent encore trop souvent ce sujet, Pour toujours a bousculé le paysage littéraire de son époque (aux États-Unis en tout cas, et ce en dépit des défauts qu’on pourrait lui trouver).

[Judy Blume et son succès VS les rageux, une possible allégorie]

Et pourtant, aujourd’hui, plus de 40 ans après, a-t-on tant progressé depuis le coup d’éclat de Judy Blume ? Aux États-Unis, le climat est toujours à un conservatisme fort (et ça ne semble pas près de s’arranger au vu de l’actualité) et les droits en matière de sexualité sont constamment remis en question. En France, par comparaison, l’accueil semble généralement plus soft et ça a été le cas pour Pour toujours (qui a quand même essuyé quelques critiques, sinon ce serait trop facile, mais rien de comparable) : du coup, on aimerait se dire que la littérature de jeunesse francophone était et est encore plus libre sur ce genre de thématique. Et cependant… combien de livres pour la jeunesse français pouvez-vous citer spontanément dans lesquels un acte sexuel est évoqué explicitement, au lieu d’être passé sous ellipse comme de la poussière planquée sous un tapis ? Ou alors, encore plus compliqué, dans lesquels le sexe ainsi décrit est vu de façon positive, et pas comme la déchéance d’un personnage ou le début des ennuis (pas de panique à bord pour cause de règles en retard, pas de personnage renié par sa famille ou ses amis, pas de slut shaming, pas d’acte accompli dans le cadre d’une relation toxique ou d’un viol…) ?

[le message sous-jacent qui semble adressé aux jeunes par la société]

Eh bien, vous, je ne sais pas, mais de mon côté je n’en ai pas des masses qui me viennent à l’esprit (là comme ça, je pense à Love de Pierre Perez, que je n’ai pas trop aimé mais qui parle de sexe du point de vue d’un mec, et c’est suffisamment rare pour être noté, mais je n’ai guère d’autre titre en tête – et encore dans Love ça ne se termine pas sans conséquence). Il est vrai que je ne cherche pas spécialement des livres traitant de sexualité quand je parcours les rayons des bibliothèques… mais des romances ados j’en ai croisé pas mal, et j’aurais cru que dans le lot il y aurait davantage de scènes se rapportant au sexe. Et certes, je tends à penser qu’on va quand même vers plus de tolérance à ce niveau-là, vers plus de diversité dans les représentations, vers plus d’acceptation pour des récits moins policés… mais ça reste trèèès progressif, non ? (et ça semble aussi plus facile dans certains genres, par exemple la presse jeunesse – est-ce que c’est le côté documentaire qui facilite les choses ? serait-ce le pouvoir d’implication de la fiction qui dérange tant ?)

Attention, je ne dis pas qu’il faut des scènes de sexe partout et tout le temps. Je ne dis pas que TOUS les ados ont FORCÉMENT envie de lire des histoires qui en parlent (plus jeune, j’aurais peut-être même été un peu gênée de tomber sur Pour toujours sans l’avoir cherché). Certains me diront peut-être même que la littérature de jeunesse ne devrait pas être le lieu pour parler de sexe (et cette position est bien sûr respectable). Mais est-ce que ça n’est pas un des enjeux forts de l’adolescence ? Est-ce que pour créer des personnages d’ados réalistes (attention, je me concentre ici avant tout sur les romans « du quotidien » et les problem novels contemporains qui recherchent justement un certain réalisme), il ne faudrait pas prendre en compte cet aspect de leur vie plutôt que de se voiler la face en édulcorant les relations amoureuses adolescentes ? Avons-nous tant sanctifié la littérature de jeunesse (et l’enfance/l’adolescence) que le sexe ne peut y trouver sa place ?Et plus que tout, quel message (potentiellement nocif) sur la sexualité cette esquive constante fait-elle passer aux jeunes lecteurs ?

[spoiler alert : c’est rarement ce genre de message]

Bref, vous l’aurez compris, je me pose une foultitude de questions sur le sujet. Alors si vous avez des éléments de réponse ou des suggestions de lecture (peut-être que ça vient juste de mes choix de lecture après tout) je vous attends en commentaires pour discuter, vos avis m’intéressent !


Comme signalé plus haut, cet article a été réalisé dans le cadre de l’événement Booktube et la blogo en livre, porté par Nathan du Cahier de lecture de Nathan et toute une équipe de chroniqueurs passionnés (entre autres Audrey du Souffle des mots, Mathilde de Ma malle aux livres, Opalyne des Carnets d’Opalyne, Virginie de Pluie de mots…). Depuis trois ans et en lien avec la fête nationale Partir en livre, BBenLivre a pour but de valoriser la littérature de jeunesse sur la blogosphère. Cette année, l’opération BBenLivre Le OFF propose, en plus de publications pendant la semaine de Partir en livre, une chaîne de chroniques consacrées à la littérature de jeunesse qui va courir sur tout le mois d’août à travers la blogo.

Hier, ça se passait chez Eclyan qui vous parlait de la merveilleuse trilogie du Pacte des Marchombres et demain, vous avez rendez-vous sur la chaîne de The book of Lilian pour la suite du OFF : bon visionnage ! Et pour approfondir, n’hésitez pas à rejoindre les réseaux sociaux de BBenLivre et à participer au gros concours en cours jusqu’au 20 août pour gagner une foultitude de livres de qualité.

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14 Comments

  1. Très intéressant cet article !
    D’ailleurs, en parlant de « Pour toujours », pour le coup je me rappelle l’avoir emprunté à la bibliothèque, je le lisais en repas de famille et certaines scènes m’avaient bien gênée (surtout quand on me demande ce que je suis en train de lire). Je devais avoir 11-12 ans, ahah, mais pour le coup, plus de 10 ans après je m’en rappelle très bien !
    Fermons l’anecdote ! :p
    Pendant un temps j’ai un peu eu l’impression que l’on trouvait «  » »pas mal » » » de sexe dans la littérature jeunesse, comme tu dis ça dépend peut-être de nos lectures – après parfois juste effleuré, c’est vrai (dans mon souvenir « tu ne sais rien de l’amour », Mikaël Ollivier ; « demain est un autre jour », David Lévithan) . Malheureusement là comme ça je n’ai pas de titres à te soumettre. C’est vrai que quand on lit un roman ado, qui se passe avec des ados, mettons de 15-17 ans, qui vivent des histoires d’amour, oui, c’est peu crédible qu’à aucun moment ils ne pensent au sexe. Ou alors tu as l’effet inverse, dans certains livres ils se sentent obligés de préciser que l’héroïne n’a toujours pas franchi le pas, blablabla.
    Ca me fait penser qu’il y a quelques mois j’ai eu un mini débat avec une maman dont la fille voulait lire « le piège de l’innocence » de Kelley York, où il est question de viol. Pour elle c’était inadmissible que l’on parle de sexe, qui plus est de viol, dans un roman ado.

    • Merci ! :) Je t’avouerai que pour ma part je le lisais dans le métro en allant à la fac, et plus d’une fois je me suis prise à vérifier que personne ne lisait par dessus mon épaule haha On n’a pas l’habitude de lire ça en jeunesse, du coup ça marque et ça surprend ! (ça ne m’étonne pas que tu t’en souviennes encore si longtemps après)
      Eh bien quand j’y réfléchis je trouve bien sûr des livres où on parle de sexe, de masturbation (il y a peu de temps : vaguement dans Aristote et Dante, plus crûment dans Hope) ou autre, mais c’est très peu de romans français, et c’est surtout souvent bien récent. En fait j’ai l’impression qu’il est compliqué de trouver le juste milieu entre les deux extrêmes que tu résumes bien : dans la vraie vie, c’est ni H24 ni jamais, c’est quelque chose de « banal », pas besoin de s’attarder dix ans dessus pour le raconter dans un livre je trouve, mais pas du tout c’est quand même pas très crédible… Je me demande si c’est une question d’éditeurs, d’auteurs, qui ne seraient pas à l’aise avec ça de peur de se trouver face à un public réticent ?
      Je pense que les parents ont un regard très marqué par l’affect (et c’est normal), et je peux comprendre que certains ne soient pas à l’aise avec ce genre de contenu… mais j’ai tendance à penser qu’il est important de parler de sexe à des ados (autrement qu’avec une heure très gênante d’éducation sexuelle au collège), et aussi de viol parce que c’est important de savoir que ça existe, dès l’adolescence. Et mieux vaut une lecture bien accompagnée qu’une exposition crue par les médias, non ? (difficile à dire pour moi qui n’ai pas d’enfants mais c’est l’impression que j’ai)

  2. Article très intéressant :-)
    Je viens de terminer « Qui es-tu Alaska? » de John Green et, si la sexualité n’est pas du tout au coeur de l’intrigue, il y a des allusions, on voit les questionnements des personnages à ce sujet et il y a une toute petite scène relatant la première expérience du personnage…

    • Merci pour ton commentaire ! :) Je n’avais pas trop aimé Qui es-tu Alaska ?, mais certes ça commence à se faire de plus en plus… mais je constate plus souvent ça dans des romans étrangers encore une fois ! J’imagine que ça va venir progressivement chez nous… :’)

  3. Woh ! Je découvre tout juste ton blog avec cet article, et je reste bluffée par l’analyse que tu as faite de ce roman ! Ne l’ayant jamais lu, je ne peux pas tellement prendre part au débat, mais j’ai beaucoup aimé la manière dont tu le remets dans le contexte de sa sortie. Effectivement, il a du faire parler de lui à l’époque !
    J’ai beau y réfléchir, je ne parviens pas à dénicher un seul titre jeunesse qui parle de sexe sans tabous… à part peut être « Une idée fixe » de Melvin Burgess (mais il n’est pas français !), qui aborde le sujet assez frontalement dans mon souvenir. Souvenir vague de l’été de mes 14 ans ceci dit, alors je n’ai plus les idées bien claires à son sujet. Mais il me semble que le bouquin entier parle de sexualité de manière très ouverte, avec plusieurs cas selon les personnages :)

    • Hé, merci beaucoup pour ton commentaire <3 Je dois dire que j'ai vraiment synthétisé mon étude de réception, qui était par ailleurs très intéressante. Ce roman faisait tâche à l'époque et dérange encore, c'est aussi ce qui fait tout son intérêt ! Sinon Une idée fixe ne me dit rien comme ça, mais ça ne me surprendrait pas du tout de la part de Melvin Burgess, c'est le genre d'auteur qui rentre dans le tas en général (a) Et comme signalé en litté étrangère on trouve de plus en plus ce genre de thématique, mais toujours pas trop en France. Comme ça en y pensant vite fait il me semble que rien que dans Quatre filles et un jean le sujet est abordé, et ce n'est que le premier qui me vient en tête ! Je m'interroge sur la France, plutôt prude sous des dehors audacieux dans ce cas ?

  4. Très bonne idée de discussion et réflexion ! Je vais essayer de lire Pour toujours de Judy Blume et commencer à m’intéresser à cette question qui mérite même un 2e article à mon avis. C’est prévu ? :D
    En tout cas merci pour celui-ci qui soulève un sujet très intéressant !

    • Un deuxième article ? Hm c’est pas prévu pour l’instant, tu pensais à quoi comme suite ? :D
      Merci à toi de ce commentaire fort encourageant, n’hésite pas à me dire ce que tu auras pensé de Pour toujours ! Perso j’ai moyen accroché aux persos mais il est intéressant pour toutes les questions qu’il soulève.

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  8. Article au sujet absolument intéressant ! Je tombe à la fois d’accord et quand même pas si d’accord que ça.
    Oui, la sexualité adolescente est trop peu ou trop mal abordée dans les romans jeunesses. Mais est-il réellement besoin de décrire un acte sexuel explicitement pour parler de sexualité adolescente ? Je commente un peu à chaud alors je ne vais peut être pas être bien clair… Mais je trouve que si un roman jeunesse fait mention de la sexualité des personnages, de leur ressenti, des implications que ça engendre sans se perdre en mièvreries romantico-niaises dignes de la nuit de noce de Bella et Edward ou en en détails trop crus dignes d’un mauvais lemon sur fanfiction.net, bah ça va faire écho. Dans Projet Starpoint (sorti il y a quelques mois et français), on sais que le héros de 15 ans à eu une relation purement sexuelle avec une jeune fille dont il ne connaissais même pas le nom. Ce n’est pas dénigré, c’est juste posé là dans le roman, ça fait partit du personnage et ça à contribué à son évolution. Et j’ai trouvé que cette information humanisait vachement le héros et participait à l’impression de réalisme.
    Vrai que ça se fait de façon progressiste mais tout de même notoire. Il y a quelques années, on ne trouvais pas autant de romans ado rien que sur la question de l’identité sexuelle par exemple. Je trouve que ce qui est proposé en jeunesse en ce moment est de plus en plus varié et c’est plaisant.
    Ton article me fait me demander si cette présence encore trop minime de la sexualité dans le roman jeunesse n’aurait pas pour conséquence l’attrait grandissant des jeunes lectrices et lecteurs pour les romans érotiques comme After ou Calendar girl ? La plus grosse partie du lectorat d’After et Calendar girl est âgé entre 13 et 18 ans et c’est déstabilisant parce que la sexualité dépeinte n’aura rien de très réaliste et les problèmes auxquels sont confrontées les héroïnes ne sont pas encore ceux des lecteurs adolescents. Peut être que, ne trouvant pas forcément les réponses à leur curiosité vis-à-vis de la sexualité dans les romans jeunesse, il se sont tournés vers la littérature érotique qui explicite beaucoup mieux. On alors c’est juste la conséquence d’un désir de voyeurisme… (mais ce voyeurisme viens certainement d’une frustration initiale de ne pas trouver de sexualité explicite dans la litté’ jeunesse…)

    • Waw, merci pour ce commentaire très développé (et clair ne t’inquiète pas) ! Je vais essayer d’être à la hauteur dans ma réponse, mais en écrivant cet article c’est aussi un état des lieux de ma réflexion que j’établis, et la conclusion est bien que je suis un peu mitigée sur le sujet, sans vraiment de conclusion immuable. Personnellement, je ne recherchais pas forcément de la littérature jeunesse avec des scènes explicites dedans quand j’étais ado, mais en tant qu’étudiante en lettres et en tant que future professionnelle du livre ça m’interroge.
      Je me permets de te citer pour mieux structurer ma réponse à « Mais est-il réellement besoin de décrire un acte sexuel explicitement pour parler de sexualité adolescente ? ». En tant que lectrice, je dirais que bien sûr que non, des romans abordant la sexualité sans jugement négatif mais ne présentant pas de description hyper détaillée suffiraient d’après moi. Mais est-ce que l’absence quasi-totale de ces descriptions n’en dit pas très long sur notre société, sa vision des jeunes et la littérature qu’elle produit ? Je serais ravie que des exemples comme celui de Projet Starpoint se multiplient, et je trouve comme toi très chouette (et pertinente) la hausse de la production des romans sur l’identité sexuelle, surtout dans un contexte où les diversités sexuelles prennent de plus en plus leur place dans l’espace public. C’est tellement important qu’il y ait une représentation croissante de ces minorités en litté jeunesse ! (d’aucuns diront que c’est un effet de mode, je répondrai « so what »)
      Je trouve également très intéressante ton analyse sur cet attrait pour la littérature érotique, ça me paraît assez juste dans le raisonnement ! C’est bien connu que ce n’est pas en occultant la sexualité des médias dédiés à la jeunesse qu’on empêchera l’accès des jeunes à ces contenus x) Donc pour le coup, je suis bien d’accord et je me dis que peut-être qu’en ayant plus d’un ou deux titres « explicites » cela permettrait de ramener les lecteurs vers des oeuvres plus réalistes au moment de découvrir la sexualité (sans pour autant réduire la parole à cette façon de faire, il faut plusieurs degrés d’explicite à mon sens pour que chacun y trouve son compte… et des paroles de persos masculins aussi, mais c’est un autre problème haha).
      J’espère ne pas m’être trop éparpillée en te répondant, et j’espère te recroiser sur le blog ;)

  9. Pingback : Réflexion autour du Silence du Rossignol (Le clan des Otori, tome 1), du désir et de la sexualité. | Chaussettes et chocolat

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